Publications par Maryse Esterle

Remontée de souvenirs

Dans les années 1960, je suis allée plusieurs fois aux sports d’hiver avec mes parents et mes frères pendant les vacances de Noël.
Nous allions à Flumet, en Haute-Savoie, près du col des Aravis. La pratique des sports d’hiver commençait à se répandre et nous nous trouvions bien dans cette station de ski familiale, où les prix étaient plus bas et l’ambiance moins snob qu’à Megève toute proche.
Les skis étaient en bois et résine, longs et lourds, les chaussures en cuir pesaient aux pieds. Je me souviens du cliquetis de cet équipement (skis, bâtons et chaussures) sur l’asphalte de la route vers le téléski. J’appris le chasse-neige virage, figure indispensable pour se lancer sur les pistes vertes, avec un moniteur local. Les enfants descendaient en file lente et remontaient en canard les petites pentes des débutants, tout près de l’entrée du domaine skiable.

Place aux invités !

Ce mois-ci, pas de billet de ma part, mais rendez-vous sur la page Remue-méninges.
Dans la colonne Invitations, ils sont trois :
– Belas avec un beau tableau inspiré d’une des deux photos de la page d’accueil de ce site.
– Laurent Gharibian et son poème intense La rose de Chenini, en version française et espagnole (Argentine), traduction par Luis Rigou avec ma collaboration.
– Alcide Carton, auteur de In memoriam, extrait d’un texte fort et émouvant sur les terribles risques du métier…

Dans la colonne Écouter, voir, si vous comprenez l’espagnol, visionnez un extrait de Mi lugar en el mundo, traduction vers l’espagnol (Argentine) par Tomás Barna de ma nouvelle À l’origine.

Bal masqué

Ce soir j’ai croisé Cruella dans le métro parisien. Elle était habillée en noir de la casquette au bout des bottes, et sur la peau très blanche de son visage un masque noir se détachait. Elle portait un pantalon à très grandes poches et une veste droite ; elle regardait devant elle sans ciller, debout contre la barre centrale de la plate-forme, statuette obscure dressée dans la rame.

Obscure clarté

La poésie enchante nos vies. Elle apparaît au détour d’une rue, d’un regard, d’une parole et éclaire un présent trop souvent gris et morne. Elle enchaine des mots qui d’ordinaire ne cohabitent pas, de délicats oxymores font passer les idées de l’ombre à la lumière, jouent avec la langue, teintent le réel d’autres couleurs.
Des oxymores, il y en a, en ce moment…

Ensemble

Nef solitaire aux chaises vides, la cathédrale a le bourdon, le silence passe dans les rangées.
Chacun pour soi, on ne se voit pas, juste de dos ou de côté.
Les fidèles sont dispersés.