Détail du monument aux morts de Quinsac en Gironde. Dans la partie supérieure est sculpté un médaillon représentant le visage de terreur de Pierre Schnegg, fils du sculpteur, disparu à 21 ans dans la bataille du Chemin des Dames, le 16 avril 1917.
Son corps n’a jamais été retrouvé. *
À côté de l’Hôtel de Ville de Paris, une exposition sur les objets du quotidien des poilus pendant la guerre de 14-18 est affichée sur de grands panneaux. Sur l’un d’eux, ces mots :
« À travers cette magnifique exposition, c’est un hommage sobre, digne et accessible à toutes et tous que nous rendons à ceux qui ont contribué par leur sacrifice à l’Histoire de notre Nation et à l’espérance d’un monde de paix et de fraternité. » Anne Hidalgo, Maire de Paris
Sacrifice :
- Offrande à une divinité et, en particulier, immolation de victimes.
- Effort volontairement produit, peine volontairement acceptée dans un dessein religieux d’expiation ou d’intercession.
- Renoncement volontaire à quelque chose, perte qu’on accepte, privation, en particulier sur le plan financier : Faire de grands sacrifices pour ses enfants. *
Si quelques-uns ont écrit des journaux de guerre transformés parfois en livres après les hostilités, la majorité des poilus s’est tue. Ils n’ont rien dit des tranchées, du froid, de la faim, des corps déchiquetés, de la brutalité de certains officiers et hauts gradés, du déluge de fer et de feu qui s’abattait sur eux. Ils ont gardé le silence sur les blessures du corps et celles de l’esprit. Des soldats ont été appelés les trembleurs de guerre, pris d’irrépressibles spasmes longtemps après les combats. D’autres ont été retrouvés sur les champs de bataille en position fœtale, incapables de bouger, en l’absence de toute atteinte organique. Le stress post traumatique n’existait pas et l’heure était à la gloire du « sacrifice consenti » et aux élans patriotiques pour sauver la France. La souffrance et le désespoir n’avaient pas leur place dans cette histoire, bâillonnés par le discours officiel qui poursuivait et poursuit encore sa route sur les décombres. Lire la suite
















