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J’étais fleur je suis cité, Les Lilas, Seine-Saint-Denis

 

La rue raconte notre histoire,

toujours présente.

 

 

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Il y a quelques semaines, je postai un texte et des photos intitulés « Respiration » avec ces paroles d’une chanson entendue à Barcelone au mois de mai dernier.

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Resistiré para seguir viviendo
Soportaré los golpes y jamás me rendiré
Y aunque los sueños se me rompan en pedazos
Resistiré, resistiré…

Je résisterai pour continuer à vivre,
Je supporterai les coups et jamais ne me rendrai,
Et même si mes rêves volent en éclats,
Je résisterai, je résisterai !

J’ai repensé à ces mots et à cette tendre fête dans le printemps catalan.
Aujourd’hui, ces photos des Ramblas, en regardant vers le ciel.


Il y a quelques semaines, je postai un texte et des photos intitulés « Respiration » avec ces paroles d’une chanson entendue à Barcelone au mois de mai dernierJe résisterai pour continuer à vivre, je supporterai les coups et jamais ne me rendrai, et même si mes rêves volent en éclats, je résisterai, je résisteraJ’ai repensé à ces mots et à cette tendre fête dans le printemps catalan.

es photos des Ramblas, en regardant vers le ciel.

 

 

Il fait très chaud en ce moment. Ce n’est pas une raison pour oublier qu’il peut faire aussi très froid. Et quand il fait froid, il ne faut pas oublier son écharpe, son bonnet et ses gants, sinon on a froid au cou, à la tête et aux mains. Et je ne parle pas du reste si on a oublié son anorak. C’est parce qu’il fait très chaud que je mets ces photos de l’IUFM d’Arras, un jour d’hiver 2013. J’ai parlé dans le livre des « intempéries », mais je n’ai pas insisté dessus. C’est assez rafraichissant, la neige, finalement,  quand on annonce 36 degrés. Comme quoi la vie ce n’est pas toujours pareil. Un jour il fait chaud, un autre jour il fait froid.  Voilà. Je mets aussi les commentaires que j’avais faits quand j’ai pris les photos, pour l’ambiance.

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Arras est toute blanche aujourd’hui et les allées de l’IUFM n’ont pas été toutes déneigées, ce qui transforme les déplacements dans la cour en vaste champ de lutte contre la glissade mortelle. Cinq bons centimètres de neige dans le froid mordant du matin, quelques plaques d’asphalte  déjà dégagées par les pelles des agents de maintenance, les bruits étouffés de nos pas, des nuances de gris à n’en plus finir.

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Ce soir l’IUFM a une allure de conte de Noël, avec les lampadaires ronds allumés dans la nuit et leur halo de lumière autour du globe, un vélo incliné contre un poteau,  dont on ne distingue que la silhouette, comme une décoration en fer posée là pour faire contraste avec le blanc du sol, les traces de pattes des oiseaux dans la neige, au fond les dernières lumières du hall du grand amphi et des fenêtres de la bibliothèque et moi toute seule dans ce conte anglais, marchant vers la sortie dans la nuit. On ne voit plus la base des arbres, là où la souche s’enfonce dans le sol, silence et nuages de neige descendus du ciel et posés à leurs pieds.

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Les mondes de l’école

Bagnolet, Seine Saint Denis,  rue Sadi Carnot et rue François Mitterrand : une exposition de photos et de textes, Les mondes de l’école,  est accrochée aux grilles du parc de Château de l’Étang  jusqu’au 31 août 2017.

 

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Olivier Culmann et Mat Jacob sont partis dans les années 90 en Chine, au Cameroun, au Mexique, en Bolivie, au Pakistan, en Roumanie et dans d’autres pays encore.

Ils écrivent : Parce que nous y sommes allés à reculons, parce que nous ne nous sommes sentis libres qu’après l’avoir quittée, parce qu’elle nous a ouvert l’esprit autant qu’elle nous l’a cloisonné : nous sommes retournés à l’école.
La question pour nous était de savoir si l’école est une façon d’imposer un mode de pensée ou au contraire si elle est le moyen de donner aux enfants le bagage intellectuel qui, plus tard, leur permettra d’être libres. Les situations que nous avons rencontrées ont été si variées, et parfois si contradictoires, qu’arrivés au terme de ce travail, nous constatons que là où nous espérions obtenir des réponses, nous avons souvent trouvé de nouvelles questions. Ces doutes et ces questionnements font partie de ce reportage.

Cette idée de questionnement et de doute nous est chère, plutôt que l’idée d’un travail documentaire sur « la réalité » de l’école à travers le monde.

Les mondes que nous avons traversés et dont nous parlons ici sont ceux de nos impressions et de nos souvenirs.

Les mondes de l’école n’est qu’un doute. Lire la suite

 

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Un samedi soir de printemps à Barcelone, elles chantent sur scène, la rousse lance ses kilos avec bravoure sous les projecteurs et personne ne songe à en rire. Le quartier est là, des plus vieux aux bébés, les chicas reprennent les chansons en secouant leurs longs cheveux, les latinos sont venus en famille, les septuagénaires  tournent sur la piste de danse et un tout seul, fasciné,  vaincu par ces chanteuses en robe pailletée, l’une rouge, l’autre noire, ne  voit qu’elles, bras tendus, illuminé, un funambule amoureux d’une étoile. Un homme  chante avec elles aussi, les mots résonnent :

Resistiré para seguir viviendo
Soportaré los golpes y jamás me rendiré
Y aunque los sueños se me rompan en pedazos
Resistiré, resistiré…

Je résisterai pour continuer à vivre, je supporterai les coups et jamais ne me rendrai, et même si mes rêves volent en éclats, je résisterai, je résisterai !

Allez, on continue ensemble, tous ensemble ! appelle la chanteuse en robe noire.

En les écoutant, en les regardant, en les filmant, je me dis qu’Ils sont loin, loin, loin, les Macron, Fillon, Bayrou, Blanquer, Le Pen… Et je respire, je RES-PI-RE !

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Un jour de janvier, je ne sais plus de quelle année.

Vous voulez vous asseoir madame ? Ce soir dans le métro, une jeune fille m’a proposé sa place quand je suis entrée dans le wagon. Ça se voit tant que ça ? Déjà que je me sentais vieille et fatiguée et en plus j’ai une carte senior depuis un mois‍ ! Il va falloir lutter pour garder le moral et le printemps est encore loin.

Un de mes copains raconte cette histoire : il entre dans un wagon de métro, une jeune fille est assise, elle est jolie, il lui sourit. Elle lui rend son sourire, il se dit J’ai une touche (on parlait comme ça quand on était jeunes). Elle fait mine de se lever en disant : Vous voulez vous asseoir, Monsieur ? Non non, souffle-t-il en se sentant devenir cramoisi. Là j’ai eu l’impression d’être vraiment  vieux, lâche-t-il au milieu des rires. Et moi de même aujourd’hui, et aussi quand j’avise un joli garçon qui ne me prête pas la moindre attention et dont je me rends compte, à l’observer de plus près, qu’il est nettement plus  jeune que  ma fille.

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Ligne 8 Daumesnil, direction Balard, mercredi 29 juin 23 h

Trois jeunes de pas trente ans sur le quai. L’une  dit à sa copine :

  • Tu sais quoi, l’autre jour j’étais au restaurant, j’ai parlé avec une  vieille, elle avait 90 ans, son grand père, il  a connu Napoléon 3 ! T’imagines  ça, toi, Napoléon 3 ? D’un coup, j’ai eu l’impression de faire un saut dans le temps ! Au 19e siècle ! Son grand-père !
  • C’était comme si… Napoléon 3  avait vraiment existé !
  • Ouais, je sais, il a vraiment existé mais… Enfin tu vois quoi, ça fait peur ! La vieille de 90 ans, elle a son grand-père, il  a CONNU Napoléon 3 ! Et elle ME PARLE!!!  Brrr !

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Comment rendre leur dignité  aux dernières années de la vie de ceux qui nous ont donné le jour ?  Comment parler de la dégradation des facultés mentales sans tomber dans le pathos, la description de la déchéance, la compassion ? Et comment se consoler du temps qui passe et des liens défaits ?

L’interlocutrice, le livre de Geneviève Peigné, dont elle dit  que sa mère, Odette, est co-auteure,  tente de répondre à ces questions. Odette aimait lire des polars. À la fin de sa vie,   elle a intercalé entre les lignes des livres d’Exbrayat, Agatha Christie, Simenon et d’autres ses propres réponses aux phrases des dialogues, ses commentaires aussi sur les pages de titre. Sa fille retrouve les livres après sa mort et les lit comme des trésors, fenêtres ouvertes sur la lutte de sa mère pour survivre avec une pensée qui se désarticule. Lire la suite

 

Vision 1

Je suis allée au marché des Lilas ce matin. Je montais la côte qui y mène, j’étais presque arrivée en haut, et je les ai vus. Mon père et ma mère, marchant vers la bibliothèque. Deux petits vieux maigriots, un peu courbés en avant, de la même taille, elle avec des cheveux courts, lui un peu chauve, les deux en pantalon d’été, avec des chemisettes légères et des chaussures pratiques. J’ai pressé le pas, failli courir pour les rattraper, ils ont tourné le coin de la rue, j’ai accéléré, j’avais peur qu’ils aient disparu comme des fantômes mais non, ils étaient encore là, ils me tournaient le dos en regardant une affiche, je les regardais avidement, oh, est ce qu’on se console jamais d’être orphelin ? Je les ai pris en photo, de dos, mon père et ma mère. À jamais.

Maryse Esterle

29 août 2012