Ce soir, Huesca est tout près de Buenos Aires. Le cercle des Aragonais fête la San Lorenzo. Descendants d’Aragonais émigrés en Argentine, ils parlent des rues des villages de leurs antepasados comme s’ils y avaient grandi et échangent des nouvelles du pays. Sur les tables, des pots de basilic, la plante de Huesca, sur scène […]
Au bout du chemin, Ignacio apercevait le clocher de l’église et le toit des maisons de son village au creux du vallon. À l’époque où il y vivait avec sa famille, les rues étaient encaissées, les maisons serrées les unes contre les autres. De hautes cheminées cylindriques (tronconiques) dominaient les toits comme dans tout le […]
Le col de Pau est à presque 2 000 m d’altitude. C’est un passage du Béarn à l’Aragon, et aussi vers Saint-Jacques-de-Compostelle, pas le plus fréquenté car il y en a de plus faciles.
À la fin du XIXe siècle, mon arrière-grand-père maternel, Ignacio Aragüés, vivait entre Gurs en Béarn et Urdués en Aragon. Tous les ans, en été, il allait à Urdués moissonner et vendre son blé et y revenait à l’automne pour labourer et semer. Il empruntait les chemins forestiers et les sentiers de montagne, peut-être avec […]
Il fait gris aujourd’hui, comme souvent ces jours-ci. Sur le trottoir près de chez moi, une valise en carton noir, entrouverte. Dans mon quartier on trouve beaucoup de choses au coin des rues et devant les maisons : des petits meubles, des livres, des jouets, de la vaisselle… Les gens les déposent plus qu’ils ne les […]
Sale coup
« Béatrice, encore dissipée ! Va au coin ! Martine et Sylvie, vous copierez cinquante fois pour demain : « Je ne bavarde pas avec mes camarades pendant la leçon ! ». Béatrice baisse le nez, vexée de rester au piquet quand la classe sort en récréation. Martine et Sylvie voient s’envoler leur paisible goûter à la maison, elles devront en outre supporter les réflexions aigres-douces de leurs parents : « Tu ne peux pas te tenir tranquille à la fin ! Tu es privée de dessert pour la peine ! ».
Nous autres, les élèves sages ce jour-là, nous gloussons d’être passées entre les gouttes et ne prêtons guère attention aux trois ou quatre punies de la journée. Nous sommes à la fin des années 50, dans l’école primaire d’un lycée de filles public de la banlieue ouest de Paris. J’ai neuf ans.