Mauvaise herbe
Mon jardin est plein de mauvaises herbes. Elles y arrivent toutes seules, graines soufflées par le vent, apportées par les oiseaux, nichées en douce dans la terre.
Boutons d’or, graminées en tous genres, délicates aigrettes des pissenlits frémissant au souffle de l’air, liserons blancs enroulés autour de la clôture, petites plantes sans nom qui se fraient un chemin sur le sol sec et argileux…
Voletant autour d’elles, des papillons, des abeilles ; au sol, des fourmis, des coccinelles, des limaces et des escargots cachés sous les feuilles et ces drôles d’insectes appelés gendarmes, avec leur armure rouge et noir.
Certes, mon jardin accueille aussi des pivoines cramoisies, des iris haut perchés, un cerisier aux fruits goûteux, un oranger du Mexique, un pied d’hortensia…
Mais que serait-il sans les herbes folles qui les entourent, tapissent le sol, se glissent dans les interstices entre les pierres, résistent là où mes propres plantations s’effondrent en quelques jours, vaincues par la terre caillouteuse et l’arrosage aléatoire ?
Et en plus, elles chantent !
Je suis d’la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C’est pas moi qu’on rumine
Et c’est pas moi qu’on met en gerbe…
La mort faucha les autres,
Braves gens, braves gens,
Et me fit grâce à moi,
C’est immoral et c’est comm’ ça !
La la la la la la la la
La la la la la la la la
Et je m’demande
Pourquoi Bon Dieu,
Ça vous dérange
Que j’vive un peu…
Georges Brassens, La mauvaise herbe, écoutez ici !
Bon été ! On se retrouve en septembre !
Bel été à toi aussi. Que le soleil ne brûle pas toutes les herbes du jardin !