l’écriture comme un voyage
Les premières lignes de l’article :
Le temps est lourd à Gurs, ce matin de juillet 1881. Dès l’aube, on sent la chaleur poindre, l’air immobile annonce l’accablement à venir. Devant la maison Lacay où il vit avec sa famille, Ignacio Aragüés Petriz, mon arrière-grand-père, serre son cachirulo autour de la tête, le foulard que portent les montagnards aragonais sous leur chapeau rond. Il ajuste sa large ceinture plusieurs fois enroulée autour de la taille, y glisse son couteau, du lard, un morceau de pain et de fromage, prend sa besace et salue sa femme. Teresa Petriz Laplaza, mon arrière-grand-mère, pose une main sur le bras de son mari en guise d’adieu. Les deux filles du couple, Eugenia et Saturnina, dorment encore. Suivi du regard par Teresa, Ignacio prend à pied le chemin d’Oloron-Sainte-Marie, première étape de sa route vers Urdués, petit village au creux de la vallée de Hecho (Echo), en Aragon.
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Les Hirondelles des Pyrénées / Las golondrinas pirenaicas, revue PARTIR