Prise de vues
Grand-mère, grand-mère vous êtes morte cette nuit, grand-mère, grand-mère, vous êtes morte d’ennui. Dans votre intérieur modèle, entre vos nappes brodées, vos napperons de dentelle, vous avez capitulé.
Comme dans cette chanson d’Anne Sylvestre, la plupart de nos grands-mères, ou plutôt des femmes qui nous ont précédés, furent sans doute des mamies confiture, à une époque où l’injonction première faite aux femmes était de se marier et d’avoir des enfants, renonçant la plupart du temps à une carrière professionnelle.
Et pourtant, depuis des décennies, cachées dans les recoins de la société, des femmes n’ont pas suivi pas la route commune. Non pas des femmes célèbres comme Colette, Greta Garbo ou Marie Curie, exceptions consolantes de la condition féminine. Mais celles qui aujourd’hui remontent à la surface du passé, comme des bulles dans les eaux d’un lac que rien ne semblait devoir troubler. Celles qui observèrent leur époque et nous en ont confié le souvenir, presque par effraction.
Vivian Maier fut nounou toute sa vie et prit plus de 120 000 photos. Elles furent découvertes et célébrées après sa mort en 2009.
Lee Miller, photographe correspondante de guerre en 1942-1945, a laissé 60 000 photographies en tous genres.
Gerda Taro, photographe de la guerre d’Espagne, vit son œuvre longtemps éclipsée par celle de Robert Capa ; ses photos furent retrouvées dans une valise soixante-dix ans après sa mort survenue en 1937.
Rosa Montaut ouvrit un atelier de photographie en 1860 dans une petite ville du Béarn, Oloron-Sainte-Marie, et y fut rejointe par sa sœur Jeanne-Cécile. Elles prirent des centaines de clichés de leurs concitoyens, comptant parmi les premières femmes photographes en France.
Toutes ces femmes furent aidées par des hommes et des femmes qui les soutinrent de leur vivant ou perpétuent aujourd’hui encore la mémoire de leur œuvre.
Comme beaucoup d’autres qui restent encore à découvrir, elles ne sont pas mortes d’ennui dans leur intérieur modèle, et revisitent notre histoire en mixité !
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Muchas gracias, Maryse, por tu aportación a esta nueva manera de entender la historia desde lo mixto.
A ver si así la enfocamos diferente, aprendemos y nos evitamos los desastres que se nos avecinan desde la más horrible testosterona.
Un abrazo muy grande!
Trad. ME : Merci beaucoup Maryse, pour cette nouvelle manière de voir l’histoire en mixité. Nous pourrons aborder ainsi les choses de manière différente, en évitant les désastres apportés par ce que la testostérone a de plus odieux.
Je t’embrasse bien fort !
Simplemente miremos al mundo con fraternidad, hombres y mujeres juntos, aliados para tener una vida feliz!
Regardons simplement le monde avec fraternité, hommes et femmes ensemble, alliés pour vivre une belle vie !
Jolis témoignages pour la journée des femmes en partant d’Anne Sylvestre qui a ouvert une belle voie à la chanson française et les photographes dont tu rapportes l’excellent parcours. Dire leur nom comme tu le fais, c’est aussi rapporter leur singularité et leur courage, d’autant que, peut-être ont-elles aussi réalisé le rôle attendu de femmes « classiques » et de mères. Pour cela bravo d’autant que tu me fais découvrir les sœurs Montaut que je ne connais pas… Je me permets de signaler l’excellente disciple d’Anne Sylvestre qui a pour nom Michèle Bernard… dont les chansons gagnent à être connues (textes, interprétation et musique). Je serais preneur des sources des sœurs Montaut, chemin faisant. Amitiés
En fait, les sœurs Montaut se sont mariées plusieurs années après avoir travaillé dans leur atelier à Oloron et Rosa a gardé son nom d’origine pour poursuivre sa carrière de photographe. Jeanne-Cécile a continué à faire de la photo avec son mari à Saint-Gaudens.
Vivian Maier ne s’est jamais mariée et n’a pas eu de descendance, par contre elle a été entourée jusqu’à la fin de sa vie par les trois hommes qu’elle avait élevés quand elle était leur gouvernante dans une famille bourgeoise. Lee Miller s’est mariée deux fois, a eu un fils et a continué sa carrière de photographe de guerre, marquée par ce qu’elle avait vu. Gerda Taro, compagne de Robert Capa, fut tuée accidentellement par un char républicain en Espagne à l’âge de 27 ans, et jusqu’au bout elle pensa à son appareil photo….