Caresses

Mercedes Raquel Enrique est une amie écrivaine et poétesse argentine, âgée de 47 ans. En octobre 2020,  elle a contracté une forme sévère de Covid-19. Elle a été hospitalisée à Buenos Aires pendant trois semaines, placée en coma artificiel et intubée. Son mari et sa fille aînée ont pu la voir pendant cette période. Mercedes n’était pas vraiment consciente mais elle a senti leur présence, qui fut un appui fondamental pour sortir saine et sauve  de cette épreuve.

À sa sortie de l’hôpital, elle a écrit un poème, intitulé Desolación, qu’elle m’autorise à publier sur ce blog, avec tous mes remerciements ! *

En voici la traduction française :

DÉSOLATION

Le manque est immense.
Mais je le sais, à peine le pourront-ils,
Ils seront là, tout près de moi.
Leurs mains caressant les miennes
Et je retrouverai mon âme.

Je le sais, je le sens, je ne peux pas les perdre.
Pas après  tant de luttes.
Soudain je sens la chaleur
qui me manquait, sa main
caresse les miennes.

Sa voix murmure des paroles
que je ne comprends pas encore.
Elles se fondent dans mes délires
et ces drogues ne me laissent pas
démêler réalité et hallucinations.

Je sais seulement qu’il est là,
Il me soutient comme dans mes rêves
et sa voix me ramènera à la réalité
Au fil des jours.

Alors j’oublierai l’angoisse et la douleur
de ne pas le sentir, de ne pas les sentir,
Là, tout près de moi.

Pour guérir, nous avons besoin de médicaments, de traitements adéquats, de personnel médical compétent et attentif. Mais nous avons aussi besoin de la présence des êtres chers qui nous transmettent leur énergie et leur amour, nous saisissent par la main pour remonter des ténèbres et nous arrachent à la pente fatale.
Les médecins qui ont soigné Mercedes ont compris tout cela.
Puissent leurs confrères le comprendre aussi. *

* Mercedes Raquel Enrique es una escritora y poeta argentina de 47 años. En octubre de 2020, tuvo una forma severa de COVID-19 y estuvo tres semanas hospitalizada, en coma artificial con intubación. Durante este período, por suerte dejaron a su marido y a su hija mayor estar a su lado. No estaba consciente Mercedes pero se dio cuenta de su presencia, que fue un apoyo fundamental para poder superar esta prueba.
Al salir del hospital, Mercedes escribió este poema, titulado “Desolación”, que me autoiza a publicar en este blog, con todo mi agradecimiento!

* Para curar, necesitamos buenas medicinas, tratamientos adecuados y personal  médico competente y atento. Pero necesitamos también el amor y la presencia de los seres amados que nos transmiten su energía y cariño,  nos agarran de la mano para salir de las tinieblas y nos rescatan del pendiente fatal. Esto lo comprendieron los médicos que atendieron a Mercedes.
Ojalá todos lo comprendan también.

Traduction française du poème  Desolación  : ©Maryse Esterle.
Dor (mot roumain) : désir intense, extrañar de manera extrema.

Le blog de Mercedes Raquel Enrique

4 réponses
  1. Hervé Garnier dit :

    Merci pour ce superbe témoignage!
    La Médecine doit s’appuyer sur l Amour!
    Car oui, c est l Amour qui guérit, c est sûr !

  2. Bernard Lascar dit :

    Ce témoignage est poignant car on sent la force d’une femme qui lutte, qui s’accroche à la vie, et qui finira par s’en sortir grâce à la présence de ceux qu’elle aime et qui l’aiment. Ici on dirait que dor (désir immense) et dolor (douleur), malgré leur proximité phonétique, se renvoient des images opposées ? Que serait la vie sans le désir et les caresses ?

  3. Mercedes Enrique dit :

    Gracias Marysse por tu trabajo, cuando hablamos de DOR no hablamos de DOLOR, si hablamos de extrañar de una manera extrema. Gracias por las apreciaciones y comentarios.
    Traduction (ME) : Merci Maryse pour ton travail, quand on parle de DOR on ne parle pas de DOLOR, on parle d’un manque très intense. Merci pour les appréciations et commentaires.

  4. Maryse Esterle dit :

    Chers amis, merci pour vos commentaires. Quelques mots d’un poème expriment mieux que tous les discours la force des liens qui sauvent, alliés au savoir-faire de soignants. Les deux ne vont pas l’un sans l’autre !

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