Le col de Pau est à presque 2 000 m d’altitude. C’est un passage du Béarn à l’Aragon, et aussi vers Saint-Jacques-de-Compostelle, pas le plus fréquenté car il y en a de plus faciles. La montée est longue sur un sentier en lacets et la descente vers la vallée l’est aussi, sans beaucoup d’ombre. À l’époque où mon arrière-grand-père l’empruntait, il y avait un poste de douane. Un habitant d’Urdués nous a raconté que les douaniers montaient à cheval très haut vers le col et les contrebandiers se déplaçaient sans aucune lumière, pour les éviter. Ils faisaient la contrebande d’allumettes, de tissus, de plaques de fer, à dos d’homme ou de mulet. Au col de Pau, le vent souffle fort sur les étendues d’herbe et de pierre qui descendent vers la vallée d’Echo. Juste avant d’arriver au col, un homme pousse des cochons sur le sentier. Ils passeront l’été là-haut et seront nourris avec le colostrum des brebis sur l’estive.
En descendant vers la forêt d’Oza, un isard nous a observés longtemps, sa fine silhouette se découpait sur le ciel, sentinelle immobile.